Si vous croyez qu’apprendre l’arabe, c’est comme d’apprendre
n’importe quelle autre langue, c’est que vous n’avez pas encore pris en compte
certains facteurs dont nous parlerons ici.
Déjà, il faut savoir qu’apprendre l’arabe, c’est apprendre
une langue qui n’est pas de la famille indo-européenne, mais sémitique. En d’autres
mots, c’est littéralement tout un autre monde, tout un autre système.
Déjà qu’il y a de grandes différences entre les langues
parlées en Europe et qu’elles donnent bien du mal aux Français, il faut savoir
que ces langues restent quand même très proches du français. La plupart du
temps, elles partagent le même alphabet, les mêmes racines pour beaucoup de
mots, le même sens de lecture, quasiment la même ponctuation à quelques
variations près, le même espace culturel, de nombreuses tranches d’histoires
communes…
Pour l’arabe, c’est autre chose, l’alphabet est différent,
le sens de lecture également, certaines lettres sont des défis en termes de
prononciation, les voyelles ne sont plus écrites après la phase d’apprentissage,
ce qui signifie que vous devrez connaître par cœur la prononciation de tous les
mots pour une lecture spontanée à l’âge adulte/après votre apprentissage, les
mots ont des racines trilitères et des règles de transformations différentes,
la syntaxe (ordre des mots dans la phrase de base) est assez différente de ce
qui est le plus fréquent en Europe.
La réalité est là. L’arabe n’est pas difficile en soi, et c’est
même une langue très mathématique, tant elle suit ses règles comme une horloge,
mais c’est une langue difficile seulement pour celui qui l’appréhende comme on
appréhenderait l’anglais ou l’espagnol. Il faut faire un saut culturel avec l’arabe,
savoir que l’on a affaire à un système totalement différent.
Sachez qu’il faut beaucoup de temps aux Arabes eux-mêmes
pour être en mesure de maîtriser leur langue et pouvoir la lire sans la
vocalisation. Ne parlons même pas de pouvoir l’écrire correctement. Alors
imaginez-vous le temps qu’il vous faudra à vous, si vous y allez tranquillou,
tranquillou…
Et dernière chose avant de conclure, ce qui rend encore plus
difficile l’arabe pour ceux qui pensent qu’ils l’apprendront comme on apprend l’anglais,
c’est qu’il existe très peu de mots similaires entre l’arabe et le français,
quelques dizaines. Par contre, 45%
des mots anglais ont une origine française et on atteint une liste de 80 000
mots anglais d’origine française, ce qui rend l’anglais facile pour un
Français du point de vue de l’acquisition du vocabulaire, et ne parlons même
pas de l’espagnol.
En arabe, le chantier est totalement vierge. Bon courage, l’aventure
en vaut la chandelle…
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