jeudi 21 septembre 2017

Jusqu’à quand allez-vous repousser l’apprentissage de l’arabe ?


Jusqu’à quand allez-vous repousser l’apprentissage de l’arabe ?


Etes-vous du genre à vous mettre en mode « trouve une excuse » dès que vous entendez le mot « apprentissage » et en mode « trouve mille excuses » quand vous entendez « apprentissage de l’arabe » ? Si c’est le cas, je suppose qu’au fond de vous, si votre but est vraiment d’apprendre l’arabe, vous ne devez pas vous sentir très fier ni très avancé en fin de compte. Alors comment se mettre à apprendre l‘arabe et ne plus lâcher ?

« Comment apprendre l’arabe ? » est peut-être la mauvaise première question


Si ce qui vous freine dans l’apprentissage de l’arabe est que vous ne savez pas trop comment apprendre cette langue. C’est compréhensible, et nous en reparlerons, in cha Allah. Mais cela est aussi le signe que vos besoin et envie d’apprendre l’arabe ne sont pas plus forts que ce frein, car s’ils l’étaient, ils l’auraient rompu ! Ils sont peut-être aussi forts que ce frein, mais pas plus, donc ce qui en résulte, c’est une inaction perpétuelle.

Mais alors comment avoir besoin et envie d’apprendre l’arabe ?


Très bonne question. Ce genre de question va immanquablement vous pousser à vous poser la question n°1 pour booster vos besoin et envie d’apprendre : pourquoi ? Oui, c’est la première question. D’ailleurs, dites à quelqu’un à qui vous ne l’aviez jamais annoncé auparavant que vous allez vous mettre à apprendre l’arabe, il y a de grandes chances pour qu’il ouvre les yeux et vous réponde « L’arabe !? Mais pourquoi l’arabe ? ». Il y peu de chances, à mon avis, pour que sa première réaction soit « L’arabe ? Et comment tu vas apprendre l’arabe ? ». Et si ça vous paraît logique, c’est parce que c’est humain, nous avons besoin de donner un sens aux choses que l’on fait avant même de savoir comment on va les faire.

Pourquoi apprendre l’arabe ?


Etant la bonne et la première question à se poser. Il ne faut surtout pas prendre la réponse que l’on va donner à la légère. Je le répète, il ne faut pas négliger la réponse à la question « Pourquoi apprendre l’arabe ? ». Alors pourquoi ? Bien sûr chacun à ses raisons :
-          On peut apprendre l’arabe pour pouvoir lire le Coran et les autres textes religieux. Et également pour comprendre tout ce que l’on pratique (la prière, les invocations…).
-          On peut apprendre l’arabe parce qu’on veut comprendre les médias arabes et le monde arabe quand il s’exprime.
-          On peut apprendre l’arabe parce que cela va booster notre carrière (commerciale, entrepreneuriale, professionnelle au sens large).
-          On peut apprendre l’arabe parce qu’on souhaite se marier avec un homme ou une femme dont la première langue est l’arabe.
Et bien d’autres raisons. Ces raisons peuvent même être toutes présentes à la fois. La chose à faire est de connaître vos priorités dans toutes vos raisons d’apprendre l’arabe. Car connaître vos priorités après réflexion, va vous aider à mieux savoir où vous allez, pourquoi vous y allez, et comment vous devrez y aller.

Quelles sont mes priorités ?


Si votre priorité est d’apprendre l’arabe pour comprendre le Coran, sachez qu’il y a dans le Coran 77430, mais la bonne nouvelle, c’est que de ce nombre, il n’y a en moyenne que 7000 mots uniques (qui ne se répètent pas) à apprendre. Voulez-vous devenir un savant ? Pouvez-vous devenir un savant ? Si vous pensez que oui, mieux vaut investir ensuite dans des écoles en Egypte ou ailleurs, plutôt que d’apprendre en autodidacte. Cela vous fera gagner du temps et sera un gage de crédibilité quand vous vous exprimerez au sujet de l’islam. Mais si vous ne souhaitez, comme la majorité des musulmans, qu’avoir une pratique conforme de la religion, ces 7000 mots vous suffiront dans ce domaine. Car, il faut savoir qu’apprendre le Coran et même le comprendre ne fera pas de vous un arabophone. Cela est dû en partie au fait que la langue arabe a évolué, et que les gens ne parlent plus ce noble dialecte du 7ème siècle, ni dans les médias, ni dans les affaires et encore moins à la maison. Donc, mon conseil est de vous contenter de la compréhension complète du Coran, c’est déjà un sacré défi.
Vous pourriez aussi vouloir apprendre l’arabe pour comprendre la presse et les médias. Dans ce cas, oubliez la grammaire au départ, car il y a de grandes chances pour que vous ne compreniez rien pendant très longtemps, pour la simple et bonne raison que pendant que vous apprenez la grammaire, vous n’apprenez pas le vocabulaire. Donc, à quoi va vous servir votre grammaire face à du charabia ? Vous ne saurez même pas faire la différence entre un verbe et un nom, parfois même entre deux mots ! Mon conseil est d’apprendre du vocabulaire, mais pas n’importe quel vocabulaire, apprenez en priorité les mots les plus fréquents, les plus utilisés. Ça vous donnera l’impression encourageante de progresser et d’ouvrir les portes d’un nouveau monde. Vous pouvez commencer par mon livre « Les 100 verbes arabes les plus fréquents en contexte » et continuer dans cette direction par la suite. Il ne sert à rien au départ d’apprendre des mots rares (souvenez-vous, vous n’êtes pas un collectionneur !).
Si vous voulez apprendre l’arabe pour booster votre carrière, il faut savoir qu’il va falloir être au top, car c’est une chose de sortir deux-trois mots arabes pour épater la galerie pendant un repas, et c’en est complètement une autre que de devoir travailler avec la langue arabe. Il vous faudra une grande maîtrise de la langue et de la culture afin d’être préparé à toute les éventualités qui pourraient se présenter dans votre domaine, ça peut être, avoir des clients arabes au téléphone, traduire des textes arabes, enseigner l’arabe dans une école, voyager et rencontrer des gens au sujet de contrats, d’affaires en tous genres… Ce ne sont pas les deux-trois mots de votre dîner qui vont masquer votre embarras.     
Si c’est pour vous marier que vous apprenez l’arabe, sachez que vous devrez apprendre le dialecte du pays de votre époux/épouse avant d’apprendre l’arabe littéraire. Ou bien faire les deux à la fois sans négliger ni l’un ni l’autre. Il est vrai que la vie est plus appréciable quand vous comprenez l’autre et sa famille, que quand vous êtes assis à ne rien comprendre et à sourire quand on sourit, et suivre le mouvement comme un étranger parachuté chez les Incas.  

Le mot de la fin sera : sachez pourquoi vous voulez apprendre l’arabe et retroussez-vous les manches. Il faut que chaque jour vous rajoutiez une brique à l’édifice. Ne négligez pas cette brique quotidienne, ni le plan de l’édifice, car à la fin ce sont eux qui vous donneront une bâtisse solide. 

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